mercredi 19 septembre 2007

Club


Je ne sais pas si certains d'entre vous ont du temps à perdre, mais il existe un club des admirateurs des critiques partiaux & fous. Ainsi, au cours d'une soirée quelque peu irriguée, nous sommes tombés, avec des amis, sur les critiques d'un certain Jacques Saada dans le dico du cinoche, et après examen approfondi avons découvert qu'il vouait un culte wagnérien (pour ne pas dire aryen) à Sharon Stone. Allez voir, ça vaut son pesant de cacahuètes. Récemment, les mêmes sources m'orientent vers un certain Dr Jacques COULARDEAU, Université Paris Dauphine, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne & Université Versailles Saint Quentin en Yvelines qui signe, sur amaron.fr, des critiques musicales absolument imparables d'inanité sonore, et frôlent la démence sémantique. Je vous en livre deux pour ce soir, à vous de vous délecter, mais franchement, le mur du son a été franchi:

Slow Club, bienvenue chez les inclassables. Cherchez le modèle et si vous en trouvez un je vous offre une nuit d'extase. une voix parle dans une intonation normale et à un rythme normal sur une musique à deux lignes harmoniques et une ligne rythmique plus ou moins loin dernière selon les moments. Et la batterie est comme un bruit moitié bois moitié métal que l'on utilise pour répétitivement créer un tempo. Et puis vous disparaissez dans plus de vingt couches de musique psychédélique, contemplative et introspective flottant de portée en portée comme si c'était une ré-écriture de Sergeant Pepper par les Beatles hybridés par Frank Zappa et une musique télé pour série extra-terrestre qui se rapproche parfois dangereusement des hélicos de Jimi Hendrix à Woodstock. Et en même temps on s'envole vers Zabriskie Point, Cleo, We'll leave this town tonight and travel light. Et pourtant pas de feu d'artifices de résidences vingt cinq étoiles dans le désert. Puis l'étape suivante vous emmènera dans une station spatiale où vous serez bercé par l'écho du chant des étoiles dans l'immense vide du cosmos. Ils sautent ainsi d'un groupe à un autre, d'une influence à une autre, d'un emprunt à un autre. Ce sont des abeilles butineuses qui avec des pollens empruntés, sinon volés font du miel qui vous envoûte et vous berce dans un magma sans Vander, un électro acoustique sans Ange, ou bien avec ce qu'ils appellent ici et là la culture, le mix, l'hybride, le métis, comme si c'était une copulation absolument sexuelle : n'hésitons pas un instant, le plaisir culturel est dans le mélange des gonades et des petits spermatozoïdes qui se croient tout permis pourvu qu'on ne les dérange pas dans leur inventions musicales qui soudain deviennent des potions - magiques vous avez dit ? - à la Potter ou à la Voldemort quant tout à coup vous recevez l'ordre de bien vouloir vous mettre au travail sur une musique qui ressemble à du rock léniniste si classique que même Georges Marchais aurait trouvé ringard, mais c'est que c'est charmant, surtout quand vous comprenez les paroles dans une langue étrangère que Marchais n'aurait certainement pas comprise. A quoi donc jouent nos Belges ? Good Bye Lenin ou Good Morning Vietnam ? Un Hair progressif ou un country métallique amplifié? Ils voudraient être invités par Bush à la Maison Blanche, dont l'épouse a un goût culturel très patchwork middle class, qu'ils ne feraient pas mieux. Mais c'est qu'ils vont péter les plombs de la Concorde si par malheur on les invite un 14 juillet, et c'est qu'ils le méritent quelque part. Et en même temps ils sont en phase avec ce qui se montre de plus osé sur Myspace Music. Qu'ils ajoutent un peu de kangourou et qu'ils enlèvent un peu de Cary Grant, qu'ils ajoutent un peu de métal sibérien et qu'ils enlèvent un peu de californien années 80 post Beachboys et pré-Zeppelin, qu'ils augmentent l'hystérique et qu'ils abandonnent le skateboard ou le surfboard et ils ont une chance de nous crucifier sur la croix de la musique d'ascenseur new wave qui nous arrache les tympans dans les lieux branchés que nous évitons quand nous voulons penser, vous savez utiliser le cerveau comme une machine à calculer, un ordinateur en quelque sorte, plutôt qu'une chambre d'écho. Survivront-ils à la révolution globaliste qui passe par la refondation académique symphonique de la soirée d'inauguration des jeux olympiques d'hiver quelque part dans les Alpes par un Michel Jarre qu'on a tiré de son petit bocal à confiture pour devenir la crème fouettée du sorbet aux amphétamines du dopage BCBG à la Poutine français ou à la Merkel gauloise, voyez les présidentielles récentes. Et il y a pourtant un charme indéniable dans cette musique qui semble avoir cassé ses bocaux de conserve pour surfer sur les normes en vogue. Ou bien les piétinent-ils ? A vous de décider.

Allez, encore une:
La Nouvelle Odyssée de l'Espace. Cette musique est une vraie création qui montre, démontre et littéralement en remontre que la vraie tradition ne peut être qu'une fuite en avant vers les créativités croisées à la recherche d'un au-delà des fossés qui séparent les chapelles de toutes les mosquées ou synagogues du monde. Ici Bouffard prend un malin plaisir à mêler l'Auvergne centrale à l'oriental moyen ou nord africain. Et il a su retrouver la force infinie d'Oum Khaltsoum et la profondeur aérienne de la cornemuse des montagnes dorées du Massif Central. C'est cela l'identité nationale. La capacité d'absorber et de transmuer le monde entier dans un creuset qui n'a plus ni heure, ni coordonnées spatiales, ni références stylistiques. C'est projeter Ronsard, Mignonne allons voir si la rose, dans un vase chinois qui ne sera produit qu'au 23ème siècle, et le charger de la liqueur que l'on distillera des derniers vins de glace du monde produits au Groenland juste avant que ne démarre la retombée dans la cinquième glaciation du quaternaire qui cèdera alors la place à une cinquième ère où le perce-neige deviendra le symbole de la canicule éternelle. Bouffard fait mentir toutes les vérités une fois pour toutes acquises par la majorité des sondés de ce monde manipulés, pétris et pénétrés qu'ils sont des doigts d'anguille des médias menteurs par souci commercial, trompeurs par facilité jouisseuse, arnaqueurs par fascination lobotomisante. Et qu'on ne croie pas qu'il puisse y avoir un autre choix qu'entre la Ségozy ou le Sarkolène, les deux liqueurs couleurs muraille que notre monde des enchaînés au petit écran a produits. Et seul le prêtre roux de Venise ou d'ailleurs, entre l'archet les ouïes d'un violon, pourrait peut-être nous distraire avec des variations tziganes d'un nouveau genre en un langage tout neuf pour les nouveaux sourds et les nouveaux aveugles, le bayre, qui est appelé à remplacé le braille. Fini les gens qui braillent et vive les gens qui bayrent. Laissons-nous emporter dans ce ciel de Paris qui réverbère, ou lampadaire, la lumière d'un deuxième soleil et la lueur d'une troisième lune, car autrement nous sommes condamnés à être fauchés par les bovidés de l'hypocrisie de qui hurle à la bonne bouffe, d'ailleurs plutôt grande, et fait son blé pécunier en vendant du roquefort aux USA après l'avoir fait classer produit de luxe pour ne pas le voir interdit à la vente sur ce marché étranger car fait avec du lait cru. Voilà le bouillonnement que Bouffard tisonne en nous avec sa musique composite dont l'unité est d'autant plus forte qu'elle entrelace davantage de styles et chants venus des mille coins de la procréation musicale.

And then, to bed, comme dirait Pepys.

3 commentaires:

  1. eh!mais l inventeur de la Freak Critik c est moi!Pas ce...que je soupçonne d utiliser un babel fish ou world lingo-dingo. Traduit du français au français pour une tentative de...style... pardon : staïle. Allez, une clope pour oublier que...eh!mais l inventeur de la Freak Critik...Critik...Critik...Critik

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  2. Oh putain, écrire un machin pareil sur un truc aussi mauvais que Flexa Lyndo, c'est très fort. Quel mec, ce docteur! Quelle trouvaille!

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  3. Trevor aime bien lui!Pour la première critique il s'agit d'un groupe qui s'appelle slow club? Quelqu'un pourrais me renseigner?

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